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Robert Desnos

Des poèmes pour enfants...

qui est robert desnos ?

Robert Desnos est né le 4 juillet 1900, à Paris. Dès son enfance il se passionne pour la culture populaire, les romans et les bandes dessinées.

 

Robert Desnos est un poète français résistant, mais d'une idéologie pacifiste, il exprimera celle ci à travers de nombreux poèmes.

 

Il entre en résistance dès 1940 et le paye de sa vie en 1945.

Pour plus de détails, se reporter à la dernière partie : "Evènements importants : de l'arrestation de Robert Desnos jusqu'à sa mort "

Portrait de Robert Desnos par Georges Malkine, en 1926

(Huile sur toile)

« L'escargot Â» est un poème écrit en 1944-1945 par Robert Desnos et publié dans le recueil Chantefables. De nombreux critiques littéraires soutiennent que, derrière l'image de l'escargot, Robert Desnos fait allusion aux nazis (« SS cargo Â»).

 

Cliquez ici pour lire l'analyse du poème L'escargot.

Voici ci-dessus la signature de Robert Desnos.

 

« La fourmi Â» est un poème écrit en 1944-1945 également publié dans le recueil Chantefables.

Robert Desnos y dénonce ici  les trains destinés à la déportation  vers les camps de concentration et d'extermination.

 

Ainsi, la fourmi qui mesure «dix-huit mètres» fait référence à certaines locomotives avec leur tender intégré mesurant approximativement 18 mètres de long.

 

Elle transporte des «pingouins et des canards», elle parle plusieurs langues : les déportés viennent de toute l'Europe et ont des origines très différentes.

 

L’existence même de ces déportations est à la fois connue et inconnue de l’opinion. Le message du poète a été de faire comprendre à ses concitoyens que les déportations existaient bien et étaient courantes.

Voici ci-dessous un exemple de trains de déportés pouvant atteindre jusqu'à 18 mètres de long:

... au lyrisme intime, à l'appel de la révolte

et à l'action collective

Étoile juive prouvant que ce train est réservé à la déportation des juifs.

 

 

« Demain » 

 

Âgé de cent mille ans, j’aurais encore la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, 
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, 
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, 
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

 

 

 

 

Voici l'analyse de ce poème écrit en 1942:

 

     -  Présence du « Je » lyrique : l’expérience intime : 

Poème écrit à la 1re personne (« Je » et  Â« nous »), avec une forte implication du locuteur dans le discours.

 

     -  La description de l’attente :

 

Les verbes d’action renvoient aux principales activités des résistants : l’attente et l’observation.

Dans la deuxième strophe, le présent itératif insiste sur le caractère routinier de cette vie clandestine, tandis que l’utilisation d’une seule et même longue phrase, marque la pesanteur de cette vie.

 

     - La force de l’espoir :

 

L’hyperbole – Â« âgé de cent mille ans Â» â€“ marque une espérance qui fait fi de la raison et de la mort. L’espoir du poète devient donc une véritable foi en l’avenir. L’allégorie du temps – Â« vieillard souffrant de multiples entorses » –accentue cette image optimiste de l’entorse, douloureuse mais guérissable.

 

Le Veilleur du Pont-au-Change fut écrit et publié en 1944, dans le second volume de L'Honneur des poètes, recueil de poésie préparé par Pierre Seghers, Paul Éluard et Jean Lescure et publié aux éditions de Minuit. La quasi-totalité des poèmes de L'Honneur des poètes ont été clandestinement enregistrés sur disques en 1944 par Éluard et Lescure dans les studios de la radio de Vichy. Cette lecture du poème de Desnos est extraite de l'un de ces enregistrements.

 

Dans ce poème, Robert Desnos s'adresse d'abord à ses camarades résistants de l'intérieur. Il évoque la torture mais aussi l'espoir de la victoire, cite les actions concrètes et risquées de ces hommes de l'ombre. Puis il rend hommage aux résistants en Angleterre et aux Etats-Unis, ainsi qu'aux combattants d'Afrique, de Russie, du Pacifique, et donne une dimension humaine à la lutte de ses camarades, ayant un but commun, la liberté retrouvée.

« Ce cÅ“ur qui haïssait la guerre » 

 

Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent,
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne,
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées,
du jour et de la nuit.

Voici l'analyse de ce poème, écrit en 1943

 

Dans ce poème, Desnos fait directement référence à la guerre ; il appelle les Français à s'engager, tout en affirmant son idéologie pacifiste.

Il s'engage dans un double combat :

- un combat contre la guerre :

  • le champ lexical de la guerre est omniprésent (guerre, émeute, combat, bataille)

  • le corps du poète devient une machine de guerre (Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine )

  • le coeur du poète devient le moteur de ce combat ; il est symbole de vie et d'engagement.

- un combat pour la liberté :

Desnos est partagé entre son opposition à la guerre et la défense de la liberté et de la vie. Mais il comprend que la défense de la liberté ne peut se réaliser qu'à travers la révolte (Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !)

 

Ce poème a pour but de rassembler les Français autour de la voix du poète, qui appelle à s'unir contre la guerre, à lutter et à s'engager au nom de valeurs fondamentales que sont la liberté, la fraternité et la vie. Le message est explicite : c'est un appel à la révolte.

Robert Desnos se sert de la poésie comme force de rassemblement. Il fait ici de sa voix et du langage poétique une arme pour lutter contre la guerre.

Youki

Jacques Prévert

Robert Desnos

Robert Desnos, Jacques Prévert et Youki (sa femme) dans leur appartement de la rue Mazarine.

La photo est prise par le jeune  Alain Brieux qui vécut chez Desnos pendant la guerre pour échapper au STO.

Evènements importants : de l'arrestation de Robert Desnos jusqu'à sa mort

 

Voici la plaque commémorative du lieu de naissance de Robert Desnos, apposée sur le mur d'un immeuble du 32 boulevard Richard Lenoir, à Paris.

Voici la plaque commémorative du lieu où a vécu Robert Desnos, apposée sur le mur du 19 rue Mazarine,​ à Paris.

Voici la plaque commémorative de la mort de Robert Desnos, dans le camp de concentration de Térézin.

Le matin du 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté chez lui, 19 rue Mazarine, par trois agents de la Gestapo. Quelques minutes auparavant, il avait reçu un appel téléphonique des bureaux du journal "Aujourd'hui", pour le prévenir que la Gestapo le recherchait. Pourtant il ne cherche pas à fuir.

 

Desnos est engagé dans la résistance, au sein du réseau "Agir". Ce réseau se consacre à la collecte d'informations transmises ensuite aux services secrets alliés, notamment sur la localisation et l'identification des unités de l'armée allemande en France, sur les défenses allemandes des côtes de la Manche. Son travail au journal "Aujourd'hui" permet à Desnos de recevoir des informations destinées à la presse avant censure. Desnos fabrique aussi de fausses pièces d'identité (aide aux membres du réseau et aux juifs menacés par les rafles). Desnos est lié à la presse et aux éditions clandestines (Editions de Minuit). Il cache aussi chez lui un réfractaire au Service du Travail Obligatoire (S.T.O.).

 

Mais Desnos est sans doute arrêté pour d'autres raisons : ses articles et prises de positions publiques contre l'occupation allemande, les collaborateurs parisiens et le gouvernement de Vichy. Le soir de son arrestation, Desnos est conduit à la prison de Fresnes. Les 4 et 5 mars, il est interrogé au siège de la Gestapo, rue des Saussaies.

 

Le 20 mars, il est transféré dans un camp d'internement à Compiègne Royallieu, d'où partent les convois de déportés pour les camps de concentration en Allemagne.

 

Le 26 avril, les internés sont rassemblés pour un appel les désignant pour le convoi de déportation du lendemain. Quatre jours de voyage, les déportés souffrent de la faim, de la soif, les plus faibles meurent avant d'arriver à destination. Le convoi atteint Auschwitz le soir du 30 avril.

Un jour de mars 1945, Desnos est battu et fouetté pour avoir jeté la soupe brûlante au visage du favori des kapos, qui servait une trop faible ration.

 

A l'automne 1944, Desnos écrit sur de petits carrés de papier, qu'il conserve dans une boîte en fer, des poèmes surréalistes.

Desnos est au bout de ses forces, il meurt le 8 juin à 05h30.

 

L’infirmier qui était proche de lui à l’époque, obtient que le corps de Desnos soit incinéré individuellement. Il recueille les cendres et les remet, avec la monture de lunettes, à l'aumonier français du camp. L'urne et les lunettes seront déposées à l'ambassade de France à Prague.

 

Le 1er juillet, le journal tchèque Svobodne Noviny annonce la mort de Desnos. La presse française confirme la mort de Desnos le 6 août.

Les cendres sont déposées au cimetière Montparnasse dans le caveau de famille.

Pourquoi pouvons-nous dire que Robert Desnos résiste par la littérature  ?

 

 

Robert Desnos a eu une enfance difficile et a dû se construire lui-même. Face à son passé et aux évènements tragiques lors de la guerre de 1939-1945, il a donc choisi la poésie pour s'engager dans la lutte contre l'occupation.

Il met son talent au service de la Résistance :

  • Grâce à son travail au journal "Aujourd'hui", il transmet de précieuses informations à la Résistance,

  • Il utilise sa plume comme une arme afin de partager à sa manière ce qu'il ressent : ses paroles combattent l'injustice et incitent à se battre pour défendre les valeurs de liberté et de fraternité.

  • Par le biais de la poésie pour enfants, apparemment légère et inoffensive, il contourne la censure et dénonce le régime nazi.

 

 

 

Robert Desnos au camp de Terezin en mai 1945

Robert Desnos a payé de sa vie son engagement.

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